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FeuilletonFrankfurt

Das Magazin für Kunst, Kultur & LebensArt

PETRA KAMMANN, HERAUSGEBERIN · www.feuilletonfrankfurt.de · GEGRÜNDET 2007 VON ERHARD METZ

Nachdenken des französischen Schriftstellers und Übersetzers Alain Lance über das andere Land, besondere Bücher und die andere Sprache

Das vertraute Fremde oder wie Vorurteile weichen können…

Manch einer mag sich noch an Alain Lance, den einstigen Leiter des Frankfurter Institut français, erinnern. Nach einem Studium der Germanistik in Paris und Leipzig, hatte Alain Lance Französisch im Iran und Deutsch in Frankreich unterrichtet. Von 1995 bis 2004 war er u.a. Direktor der Maison des écrivains (Haus der Schriftsteller) in Paris. Neben verschiedenen eigenen Lyrikbänden veröffentlichte er u.a. „Longtemps l’Allemagne“ (2007, neue erweiterte Ausgabe 2009). In Zusammenarbeit mit seiner deutschen Frau Renate Lance-Otterbein hat er zahlreiche Werke der DDR-Autoren Volker Braun, Ingo Schulze und Christa Wolf übersetzt. 1997 wurden Alain und Renate Lance, gemeinsam mit Christa Wolf, mit dem „Prix écureuil“ der Stadt Bordeaux für ausländische Literatur ausgezeichnet. Zum heutigen „Welttag des Buches“ und zu den anstehenden Wahlen in Frankreich (morgen) empfanden wir seine spezielle Liebeserklärung an Deutschland, an die Sprache und die dort entstandenen Bücher als ein äußerst interessantes Zeitdokument. Hier zunächst die französische und im Anschluss deutsche Version seiner Beobachtungen in West und Ost.

Der Schriftsteller und Übersetzer Alain Lance; Foto: Petra Kammann

Die französische Version

Le premier mot allemand entendu dans mon enfance ? Au risque de faire ressurgir un déplorable cliché, je dirais Achtung ! Avec un point d’exclamation. Peut-être sorti de la bouche d’un soldat occupant Paris au début des années quarante, ou repris en écho par ma mère. Prisonnier de guerre au stalag XII D près de Trèves, mon père avait noué durant sa captivité des relations cordiales avec un soldat du camp, Hermann, un brave homme, cultivateur souabe, et commencé à apprendre l’allemand avec une méthode Assimil.

Lorsque j’ai commencé des études secondaires, mon père avait décidé que j’apprendrais d’abord l’allemand. Parce que, me disait cet autodidacte qui avait dû commencer à travailler à treize ans, c’est une langue de grande culture. Cela me permit par ailleurs de répondre en son nom, chaque Noël, à la carte de vœux envoyée par Hermann. Mon père, même quand il parlait des « chleuhs », se gardait d’imputer à l’ensemble du peuple allemand la responsabilité des crimes nazis.

J’eus de bons professeurs. Dans ces années cinquante, on commençait assez tôt à lire des textes littéraires. Mais lors de mon premier séjour en Allemagne, à seize ans, à Tübingen, si je connaissais par cœur «  Die Kapelle », «  Heidenröslein » ou « « Die Lorelei », j’avais parfois du mal à demander mon chemin à un passant. Un enseignant joua un rôle décisif dans mon éveil à la culture allemande : l’écrivain alsacien Alfred Kern, prix Renaudot 1960, dont le roman «Le Clown » parut en 1962 en traduction allemande chez Rowohlt.

Chaque été je passais un mois en Allemagne fédérale, chez des correspondants, ou sillonnant le pays en auto-stop et fréquentant les auberges de jeunesse. Commençant des études de langue et littérature allemande à la Sorbonne et politisé par le refus de la guerre d’Algérie, j’eus envie, à l’automne 1962, de découvrir « l’autre Allemagne »« et passai deux semestres à Leipzig, fréquentant les cours de la Karl-Marx-Universität, et notamment ceux de Hans Mayer, quelques mois avant son départ pour Tübingen. Comme notre petit groupe français avait notamment « Hyperion » de Hölderlin au programme de la licence, un jeune enseignant, Günter Mieth, anima pour nous un séminaire sur ce poète. C’est lui qui édita plus tard les œuvres de Hölderlin en quatre volumes.

Ce séjour me fit découvrir la Deutsche Demokratische Republik (DDR) et… l’accent saxon. Et jamais je n’allai si souvent au concert : à l’opéra, au Gewandhaus ou dans la Thomaskirche.

L’écrivain allemand qui comptait surtout pour moi, c’était Brecht, depuis que j’avais assisté, à Paris en 1960, à une représentation de « Arturo Ui « par le Berliner Ensemble.

Au printemps 1964, je découvris la nouvelle génération de poètes révélée par Stephan Hermlin lors d’une mémorable lecture à l’Académie des arts de Berlin-Est, en décembre 62. Je lus dans « Sinn und Form « des poèmes de Volker Braun et, quelques mois plus tard, je frappai à sa porte à Leipzig pour lui dire mon envie de les traduire. Je ne mesurais pas les difficultés de la tâche. Mais je pus heureusement entreprendre ce travail lors d’un séjour à Berlin-Est, de novembre 1968 à l’été 1969, ce qui, après deux ans passés en Iran, me replongeait dans la langue allemande, cette fois teintée de l’humour parfois peu amène des Berlinois. Je rencontrai régulièrement Volker pour le questionner, éviter des contre-sens ou découvrir des intertextualités qui m’eussent sinon échappé. En 1970 paraissait donc son premier recueil de poèmes en français, Provocations pour moi et d’autres.

Ce furent des années où l’allemand que j’aimais écouter était souvent chanté : par exemple Gisela May, dans Schweyk :

«  Nimms von den Pflaumen im Herbste/ Wo reif zum Pflücken sind/ Und haben Furcht vorm mächt’gen Sturm/ und Lust auf’n kleinen Wind « …

Lorsque, revenu à Paris, j’ai enseigné l’allemand dans un lycée, cette langue gardait encore une place importante, et je me souviens de l’intérêt manifesté par mes élèves de première (allemand première langue !) quand nous avons étudié ensemble  „Biedermann und die Brandstifter de Max Frisch ou le film « Wir Wunderkinder « , avec les savoureuses interventions chantées par Wolfgang Neuss.

C’est l’époque où j’ai rencontré Renate, étudiante de Marburg, venue poursuivre ses études à Paris. Deux ans plus tard, Alfred Kern et Volker Braun furent nos témoins de mariage. D’abord germaniste, Renate travailla au CNRS sur les manuscrits de Heine avant d’inventorier et de cataloguer les manuscrits et la correspondance d’Aragon et de soutenir plus tard une thèse de génétique textuelle sur le poète qui écrivit:  « J’aimais déjà les étrangères quand j’étais un petit enfant « …

Sauf lorsque nous étions en Allemagne, chez ses parents ou chez nos amis, Renate et moi parlions ensemble français. Les premières traductions que j’ai publiées (les poèmes de Volker Braun, ou  « Das Judenauto «de Franz Fühmann), je les ai faites seul. Mais une coopération prit naissance quand, alors que je venais d’achever la traduction de  « Kein Ort.Nirgends «, de Christa Wolf, Renate me proposa une relecture commune. Ses remarques pertinentes me permirent de parfaire la version française. Ce fut le début d’une fructueuse écriture de traduction à quatre mains.

Notre fille, Amélia, qui a grandi et fut scolarisée dans les deux pays, me confiait récemment qu’elle trouvait la langue allemande plus belle, peut-être à cause des berceuses que lui chantait Renate lorsqu’elle était petite.

L’allemand, dans son oralité comme dans les œuvres littéraires, demeure pour moi un étranger familier. Chez le poète que je traduis, je vais puiser ce qui me ressemble, tout autant que ce qui me déconcerte. Certaines particularités de ma poésie doivent sans doute quelque chose, par de complexes interactions, à la fréquentation des poètes étrangers, notamment allemands.

Dans notre revue action poétique la poésie allemande a toujours eu une place de choix et je veux saluer ici la mémoire du poète Maurice Regnaut, traducteur de Brecht, Rilke et Enzensberger.

Le recul de l’enseignement de l’allemand en France est préoccupant. Constat amèrement formulé dans un article de la Frankfurter Allgemeine Zeitung du 12 juillet dernier intitulé : «  Die Germanistik ist in Frankreich auf dem Weg zum Orchideenfach! « Et j’enrage d’entendre, même à France-Culture, parler de Piter Handke ou de Oualter Benjamin !

Ce n’est peut-être pas la « Liebeserklärung » que vous attendiez. Mais puisque „Erklärung“ signifie aussi bien ‘déclaration’ qu’‘explication’ (comme dans «  KriegsErklärung «, titre d’un ensemble de brefs poèmes que publia Volker Braun en 1967, avec des photos de la guerre états-unienne au Vietnam), disons que j’ai tenté d’expliquer les origines de (j’hésite à employer le mot amour, aussi imposant qu’un fleuve sibérien !) mon attirance, mon amitié, mon affection durables pour la langue allemande et sa littérature.

Die deutsche Version

Das erste deutsche Wort, das ich als Kind hörte? Auf die Gefahr hin, ein jämmerliches Klischee zu beleben, würde ich sagen: „Achtung!“ mit Ausrufezeichen. Vielleicht hörte ich es Anfang der vierziger Jahre aus dem Mund eines Besatzungssoldaten in Paris, vielleicht kehrte es als Echo bei meiner Mutter wieder.

Mein Vater war Kriegsgefangener im Stalag XII D unweit von Trier. Im Lager hatte er eine herzliche Beziehung zu einem gutmütigen schwäbischen Landwirt namens Hermann entwickelt und mit ihm in einer Art kindlichen Spracherwerbs Deutsch zu lernen begonnen. Als ich aufs Abitur zuging, beschloss er, dass ich vor allem Deutsch lernen sollte. Es sei eine Sprache von großer Kultur, erklärte mir dieser Autodidakt, der von seinem 13. Lebensjahr an gearbeitet hatte. Meine Kenntnisse erlaubten mir außerdem, in seinem Namen auf Hermanns alljährliche Weihnachtskarten zu antworten. Obwohl mein Vater die Deutschen verächtlich „chleuhs“ nannte, hütete er sich, sie als Volk für sämtliche Nazi-Verbrechen verantwortlich zu machen.

Ich hatte gute Lehrer. In den fünfziger Jahren begann man auch früh damit, literarische Texte zu lesen. Aber obwohl ich seit meinem ersten Aufenthalt in Deutschland, der mich als 16-Jährigen nach Tübingen führte, Gedichte wie „Die Kapelle“, das „Heidenröslein“ oder „Die Lorelei“ auswendig konnte, tat ich mich schwer damit, auf der Straße nach dem Weg zu fragen. Für meine kulturelle Erweckung spielte dann mein Lehrer Alfred Kern eine entscheidende Rolle. Er war ein elsässischer Schriftsteller, der 1960 für seinen Roman „Le bonheur fragile“ den Prix Renaudot erhielt. Auf Deutsch erschienen bei Rowohlt „Irdische Liebe“ und „Der Clown“.

Sommer für Sommer verbrachte ich als Austauschstudent einen Monat in der Bundesrepublik oder trampte als Anhalter durch die Lande. Der Algerienkrieg hatte mich, den jungen Sorbonne-Germanisten, politisiert, und im Herbst 1962 bekam ich Lust, das „andere Deutschland“ zu entdecken. Ich studierte zwei Semester lang an der Karl-Marx-Universität in Leipzig, wo ich vor allem die Seminare von Hans Mayer besuchte, kurz bevor er nach Tübingen wechselte. Ich entdeckte die Deutsche Demokratische Republik und – den sächsischen Akzent. Und nie wieder bin ich so oft ins Konzert gegangen: in die Oper, das Gewandhaus oder die Thomaskirche.

Brecht wurde für mich der bedeutendste deutsche Schriftsteller

Seit ich 1960 ein Gastspiel des Berliner Ensembles mit dem „Arturo Ui“ in Paris gesehen hatte, war Bertolt Brecht der deutsche Schriftsteller, der für mich vor allem zählte. Im Frühjahr 1964 entdeckte ich allerdings eine neue Generation von Dichtern, so wie sie Stephan Hermlin am 11. Dezember 1962 bei einem denkwürdigen „Lyrikabend“ in der Ost-Berliner Akademie der Künste vorgestellt hatte. In der Zeitschrift „Sinn und Form“ las ich Gedichte von Volker Braun, und einige Monate später klopfte ich an seine Leipziger Türe, um ihm zu sagen, dass ich ihn gerne übersetzen würde. Ich hatte keine Ahnung von den Schwierigkeiten der Aufgabe. Doch zwischen November 1968 und Sommer 1969 konnte ich ihr glücklicherweise in Ost-Berlin nachgehen. Nach zwei Jahren im Iran ließ sie mich wieder in die deutsche Sprache eintauchen, eingefärbt von den zuweilen wenig liebenswürdigen Berliner Launen. Ich traf mich regelmäßig mit Volker, um Missverständnisse auszuräumen oder intertextuelle Bezüge zu entdecken. Schließlich erschien 1970 seine erste französische Gedichtsammlung: „Provocation pour moi et d’autres“. Dies waren die Jahre, in denen ich das Deutsche auch gern gesungen hörte, etwa von Gisela May in Brechts „Schweyk im Zweiten Weltkrieg“: „Nimms von den Pflaumen im Herbste / Wo reif zum Pflücken sind / Und haben Furcht vorm mächtigen Sturm / und Lust auf ’nen kleinen Wind.“

Zurück in Paris unterrichtete ich Deutsch an einem Gymnasium. Ich erinnere mich an das Interesse meiner Schüler, die Deutsch als erste Fremdsprache lernten, als wir uns Max Frischs Theaterstück „Biedermann und die Brandstifter“ oder den Film „Wir Wunderkinder“ vornahmen, in dem Wolfgang Neuss köstliche Gesangseinlagen hat. Es war die Zeit, in der ich Renate aus Marburg begegnete, die zum Studieren nach Paris gekommen war. Wenige Jahre später wurden Alfred Kern und Volker Braun unsere Trauzeugen. Als Hauptfachgermanistin arbeitete Renate beim Centre national de la recherche scientifique (CNRS) über die Handschriften von Heinrich Heine, bevor sie daran ging, die Manuskripte und Briefe von Louis Aragon zu katalogisieren. Später schrieb sie auch eine Arbeit über den Dichter, von dem die Zeilen stammen: „J’aimais déjà les étrangères / Quand j’étais un petit enfant!“ Schon als kleines Kind / liebte ich die fremden Frauen!

Außer wenn wir in Deutschland bei Renates Eltern oder bei Freunden waren, sprachen wir Französisch. Meine ersten Übersetzungen – darunter Franz Fühmanns „Judenauto“ – machte ich noch alleine. Aber als ich mich an Christa Wolfs Roman „Kein Ort. Nirgends“ wagte, schlug mir Renate vor, gemeinsam Korrektur zu lesen. Ihre Anmerkungen erlaubten es mir, die französische Version zu vervollkommnen. Es war der Anfang einer fruchtbaren Übersetzerarbeit für vier Hände.

Unsere Tochter Amelia, die in beiden Ländern aufwuchs, gestand mir neulich, dass sie die deutsche Sprache schöner finde, vielleicht wegen der Schlaflieder, die ihr Renate und ich einst sangen. Sowohl im Mündlichen wie in seinen literarischen Werken bleibt das Deutsche für mich etwas Vertrautes und Fremdes zugleich. Bei dem Dichter, den ich übersetze, gehe ich daran, im gleichen Maß das herauszuholen, was mir ähnelt, wie das, was mich irritiert. Einige Besonderheiten meiner Poesie schulden sicher etwas meinem Umgang mit ausländischen Dichtern. In unserer – mittlerweile eingestellten – Zeitschrift „Action Poétique“ hatte die deutsche Lyrik immer einen besonderen Stellenwert, und ich will in diesem Zusammenhang vor allem die Verdienste von Maurice Regnaut in Erinnerung rufen, dem Übersetzer von Brecht, Rilke und Enzensberger.

Der Rückgang des Deutschen als Schulfach ist besorgniserregend. Eine Feststellung, die kürzlich (2017) in der „FAZ“ zu der galligen Unterzeile führte: „Die Germanistik ist in Frankreich auf dem Weg zum Orchideenfach“. Ich bin erzürnt darüber, dass selbst auf France Culture inzwischen von PiterHandke oder Oualter Benjamin die Rede ist, als würde es sich um Engländer handeln.

Dies hier ist vielleicht keine Liebeserklärung. Aber nachdem das Wort Erklärung sowohl Ausrufung (déclaration) als auch Erläuterung (explication) bedeutet – wie in Volker Brauns Gedichtband „KriegsErklärung“ mit Fotos aus dem Vietnamkrieg –, zögere ich, das Wort Liebe zu verwenden, das so gewaltig wie ein sibirischer Fluss daherkommt.

Ich war schlicht versucht, die Ursprünge meiner Zuneigung und Freundschaft zur deutschen Sprache und ihrer Literatur zu erklären.

 

 

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